Trois couples, dont une femme enceinte, auxquels s’ajoute un étranger : tous, des figures de l’amour. Ces sept corps se déchireront par la parole. Comme une lame de rasoir, elle les écorchera, les blessera.

Cette pièce de Pascal Rambert conserve les règles de la tragédie classique : un lieu unique, une unité de temps et d’action, ainsi qu’un cercle amoureux. Explorer la question fondamentale du désir, de l’amour demeure l’axe premier. Mais ici apparaît un nouvel élément : l’argent, centre névralgique de toutes les tensions. À travers la relation que chacun entretient avec ce symbole de la transaction, on assiste inexorablement aux ratés, à la destruction de l’amour.

Et ce spectacle, comme les précédents, répond aussi à la nécessité de traverser une langue, une écriture. Celle de Pascal Rambert a cette force de jaillissement, de violence. Les mots sont des armes. Ils viennent déployer, exacerber les rapports de force entre les individus, et réveiller nos instincts les plus primaires – à commencer par la survie.

Loin d’un naturalisme que la langue rejette, je me suis attaché à construire un espace sensitif et intemporel, non identifiable laissant place à l’imaginaire, à l’inconnu, à l’insondable. Il s’articule autour de l’eau, élément des purgations, de la purification. Le plateau en est recouvert. Ainsi, quels que soient les événements, ce champ de larmes reprend sa place comme si tout ce qui passait était absorbé, dévoré.Enfin le contrepoint à cette âpreté que dégage la pièce se trouve dans une recherche autour de la beauté. 

À un travail sur la lumière et la couleur se confrontent les corps et les visages de ces hommes et femmes dans la pâleur de la mort ou de l’éternité…

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Avec Martin Douaire, Sophie Neveu, Thomas Bouvet, Noémi Laszlo, Julien Varin, Marianne Fabbro, Damien Houssier, Shady Nafar, Charlotte Van Bervesseles

Mise en scène, Lumières : Thomas Bouvet // Scénographie : Mathieu Lorry Dupuy // Maquillage, coiffure : Nathalie Regior // Costumes : Aude Desigaux // Musique Additionnelle : Joncha

Production Def Maira
Coproduction Théâtre de Vanves, scène conventionnée pour la danse
Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National
Avec le soutien de La Ménagerie de Verre dans le cadre des Studiolab
Avec l’aide d’ARCADI dans le cadre des plateaux solidaires
Remerciements à la MC93 Scène nationale de la Seine-Saint-Denis pour la mise à disposition d’un studio de répétition

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Disponible en tournée

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