La pièce conserve la structure circulaire des rencontres amoureuses créées par Arthur Schnitzler un siècle plus tôt dans La Ronde : la putain s’offre à l’employé, qui courtise la coiffeuse, laquelle cède aux avances du propriétaire, qui conquiert la jeune épouse, laquelle se soumet au devoir conjugal avec son mari qui séduit la secrétaire, laquelle se jette dans les bras du poète, qui a une liaison avec la comédienne, laquelle s’offre au député, que l’on retrouve dans les bras de la putain.

Chaque personnage est caractérisé par une fonction sociale dont l’addition constitue une microsociété. Des rapports de forces féroces s’installent. La communication s’avère difficile.

Mais, Werner Schwab va donner à chacun de ses personnages une arme : la langue. Schwab invente une langue artificielle dont les structures grammaticales sont éclatées et dont certains mots sont inventés. « Il fait simplement le travail du poète : renouveler la langue. Mais avant de la renouveler, il faut la détruire. Il transforme la langue allemande en champ de bataille et accorde aux mots un sens nouveau» Tom Kleijn.

Schwab soumet une vision acide de la société dont les hommes remplis de mesquinerie et d’hypocrisie se comportent comme des animaux.

dossier photos